À propos

Née en 1995 à Rouen (Normandie), la pianiste française Coraline Parmentier commence le piano classique en 2001 avec Richard Langlois à l’Ecole de musique de Bourg-Achard, avant d’intégrer sur concours en 2004 le Conservatoire de Rouen pour le cursus intégral musique-études (du primaire à la fin du lycée), et d’être formée par Marie-Antoinette Pictet puis Ursula von Lerber. En 2013, à tout juste 18 ans, elle part étudier sur concours à la Haute Ecole de Musique de Genève (HEM) auprès de Sylviane Deferne, où elle obtient un Bachelor of Arts, un Master de Pédagogie et un Master d’Interprétation Concert.

En 2015, sa série de concerts “ Moments suspendus”, tout d’abord centrée exclusivement sur la musique classique d’Amérique latine, puis d’Espagne, est inaugurée lors de premières performances publiques en France et en Suisse. Les bribes de souvenirs d’un voyage de jeunesse effectué au Maroc en 2009 font que, très rapidement, les liens historiques entre l’Andalousie et la musique arabe intéressent Coraline. Elle participe à une masterclasse genevoise donnée par le musicien afghan renommé Homayun Sakhi, et c’est ainsi que son projet de musique orientale voit le jour, avant de marquer un tournant décisif dans son parcours. Une première version du programme, intitulée “Sur les traces de Marcel Khalifé” est lancé, en hommage à l’idole musicale du Proche-Orient, le libanais Marcel Khalifé (Artiste pour la Paix à l’Unesco et défenseur des opprimés arabes).

Le concert-test est donné en audience semi-privée le 24 octobre 2015 à Rouen, en vue de l’inauguration officielle publique le 14 novembre 2015 aux Pianos Croses de Guilherand-Granges (Valence) ; mais les attentats de Paris ayant eu lieu la nuit précédente, le concert fut annulé le jour même, ainsi que tous les suivants. A cause du climat de méfiance et de rejet collectif envers les peuples arabes, Coraline a décidé de ne pas remonter sur scène avant d’aller elle même à la rencontre des populations arabes de France et Suisse pour contrer les amalgames et des préjugés. Elle a passé du temps avec des réfugiés et des migrants du Moyen-Orient et du Maghreb, et a pu bénéficier d’une formation alternative pour comprendre les situations politiques internes et les différentes branches de l’Islam grâce à Hafid Ouardiri (directeur de la Fondation pour l’Entre Connaissance et fondateur de la Plateforme Interreligieuse de Genève) ; la littérature grâce à Alain Bittar (fondateur de la Librairie Arabe L’Olivier et de l’ ICAM – Institut des Cultures Arabes et Méditerranéennes) ; puis un peu plus tard, la musique des quatre coins d’Orient, grâce à Laurent Aubert (fondateur des Ateliers d’Ethnomusicologie). Pour le retour sur scène de Coraline, un concert-lecture assemblant musique et poésie arabe, a finalement eu lieu à l’Espace Solidaire des Pâquis (quartier principal des populations migrantes à Genève), à l’occasion de la Semaine d’Action contre le racisme en mars 2016.

Toujours en mars 2016, Coraline rencontre Marcel Khalifé lors de sa venue à Genève. Pendant cet entretien privé inoubliable, Marcel encouragea Coraline à se rendre au Liban, ce qui se produisit la même année, en compagnie d’anciens migrants libanais et de français curieux, membres de l’association drômoise Val’Liban, pour qui Coraline a été porte-parole artistique plusieurs fois, notamment à l’occasion du Festival Est-Ouest de Die, de l’anniversaire du jumelage franco-libanais Valence-Batroun, ou au vernissage de la peintre franco-libanaise Sonya Tanios. Ce voyage au Liban, guidé intégralement par le professeur d’histoire-géographie localement réputé Joseph Merchak, ouvrit les yeux à Coraline sur la situation post-guerre civile, et aussi sur la façon dont la musique traditionnelle possède des valeurs unifiantes pour les populations orientales, indispensable au quotidien pour pallier à la souffrance. La démarche de Coraline se renforce et devient plus authentique. Son programme honorant Marcel Khalifé fait mouche auprès de l’organisation canadienne des Artistes pour la Paix, avec qui Marcel a collaboré par le passé. Coraline devient donc membre, en tant qu’artiste internationale hors-Canada, et elle put continuer à se produire sur son territoire avec ce statut, toujours actif aujourd’hui. Après avoir observé les réactions positives du public sur son programme arabe “Moments suspendus au Moyen-Orient”, regroupant des musiciens de toute la péninsule arabique, et mêlant à la fois transcription, improvisation et composition, Coraline se spécialise définitivement en concerts thématiques de musique orientale, entrecoupés par des explications orales sur les œuvres, les artistes et par la lecture de textes associés. Ainsi, le public quitte le concert en ayant approfondi des connaissances.

Pour ses initiatives, Coraline a reçu le Prix Société Engagée de la Fondation Ethique et Valeurs de Genève en 2016, puis le Prix du Public pour la Paix en compréhension des peuples, de l’organisation canadienne Antennes de Paix en 2017, suivi dans la foulée d’une tournée de concerts-conférences sur le dialogue interculturel à Montréal pour la Semaine de la Paix 2018, et le Prix universitaire Baume et Mercier pour la sensibilisation interculturelle (décerné par la HEM de Genève) en 2019. Coraline a aussi été nominée au Prix Afrique Francophonie 35-35 en 2017, et au Prix Jeunesse de Genève en 2018. Pour sa fin d’études, la Bourse culturelle de la Fondation Leenaards lui est attribuée à Lausanne en 2021, ce qui a permis de financer une formation en percussions arabes auprès du référent libanais Habib Yammine, ainsi qu’une maquette de disque, enregistrée à Montréal en 2022.

En tant qu’enfant adopté, Coraline est sensible déracinement génétique. Elle a eu l’occasion de parrainer Jamal, un enfant réfugié afghan à Genève en 2016. Suite au décès prématuré de celui-ci, Coraline s’est impliquée en faveur de la jeunesse démunie. Elle fut Jeune Ambassadrice Unicef France pendant plusieurs années en se produisant pour des associations caritatives françaises et suisses. Dans le cadre de son mémoire de recherche (Master de Pédagogie), elle a étudié plus précisément les liens psychiques entre éducation musicale et épanouissement personnel des enfants démunis ; elle a aussi pu apprendre la musique à des enfants migrants, réfugiés et défavorisés originaires du Moyen-Orient, du Maghreb et d’Amérique latine, lors d’ateliers créatifs de musiques du monde.

L’enseignement a gardé une place primordiale dans la vie de Coraline, étant professeure de piano et d’improvisation dans le district de Nyon, en Suisse vaudoise. Soucieuse de partager l’interculturalité auprès du plus grand nombre, elle valorise ses élèves, de tout âge, par leurs origines familiales variées, leurs goûts musicaux personnels et leur capacité insoupçonnée de créativité. Son offre éducative varie du classique au jazz, en passant par les musiques actuelles, les musiques traditionnelles, les musiques du monde, les musiques de film et la musique pop.

Depuis 2019, parallèlement à ses projets de soliste, Coraline est la pianiste titulaire et assistante écriture de Diwan (Ensemble Méditerranéen International de Genève) dirigé par Maestro Francis Biggi, ancien directeur du département de musique ancienne de la HEM. Cet orchestre a pu se produire en groupe restreint au festival de Samos (Grèce), pendant la Summer Academy pour le projet «Il Viaggio di Orfeo» de la Fondation Schwarz, mais aussi plusieurs fois en formation complète pour le projet Shawati en partenariat avec le Bedouin Burger (Lynn Adib & Zeid Hamdan) et l’Ensemble Vide (dir. Antoine Marguier), notamment au Victoria Hall de Genève et à la Scène Ella Fitzgerald de Genève.

A partir de 2023, Coraline rejoint la Women International Alliance et d’autres organisations féminines suisses afin d’inaugurer sa nouvelle série de concerts “ Femmes de légende”, mélangeant musique et poésie, et visant à honorer des compositrices et autrices internationales des années 1900 à nos jours.

A terme, le but de vie de Coraline est de pouvoir interpréter des musiques issues de toutes les régions du monde.